François Hollande annonce un nouveau plan de formation
Lors de ses vœux télévisés du 31 Décembre 2015, le Président de la République a annoncé un plan massif de formation grâce auquel « 500 000 personnes de plus seront accompagnées vers les métiers de demain ». Ce nouveau chiffre englobe les 150 000 formations déjà évoquées lors de la conférence sociale d’octobre 2015.
Ce nouveau plan de formation des demandeurs d’emploi ciblera particulièrement les chômeurs de longue durée, les seniors et les jeunes. A la différence des formations actuelles dites « prioritaires », c’est-à-dire celles qui conduisent vers des métiers ayant de forts besoin de recrutement (employés de la restauration, de l’hôtellerie, secrétaires, …), ce nouveau plan de formation devrait concerner l’accès « aux emplois du futur ». Les secteurs des nouvelles technologies ou de l’économie écologique seront donc particulièrement ciblés.
Le financement de cette réforme devrait s’appuyer sur une réorientation des fonds publics alloués à la formation professionnelle (36 milliards d’euros). Le poids de cette réforme devrait également peser en partie sur les partenaires sociaux et les régions.
Cela entraîne d’ores et déjà des critiques de la part des personnels politiques ou des syndicats
La CGPME a estimé par la voix de son secrétaire général, Jean-Eudes du Mesnil du Buisson, que l’idée était intéressante mais pas uniquement dans les « métiers d’avenir » et qu’il fallait également regarder la ou les chefs d’entreprise n’arrivaient pas à embaucher.
Hormis le coût important de cette réforme (environ 1 milliard d’euros), sa mise en œuvre est aussi contestée. L’objectif d’envoyer 500 000 demandeurs d’emploi en formation est ambitieux, voire impossible selon des responsables de l’opposition. Alain Juppé a par exemple estimé sur Europe 1 que cet objectif était hors de portée.
Pour sa part, Myriam El Khomri, la ministre du Travail, a estimé qu’il était primordial de former des chômeurs non qualifiés pour préparer le moment où la croissance repartira. Elle a justifié cela par le fait que le chômage touche avant tout les non-qualifiés.
Au final on peut se demander si il ne s’agit pas là d’un petit tour de passe-passe politique destiné principalement à faire passer des demandeurs d’emploi de la catégorie A à la catégorie D. Cela pourrait aider statistiquement le gouvernement à inverser la courbe du chômage avant les présidentielles de 2017.